En errance – Quand leur vie ne tient qu’à un fil

« La misère, c’est la crainte du lendemain plutôt que la souffrance du présent ».  George Sand – (Photo de samer daboul)


Il est né quelque part sous un morceau de ciel, un carré de plafond bétonné, elle a été exploitée, parfois volée, puis bazardée…. et il y a les autres, abandonnés, perdus. Ils sont à la rue.

 

« L’errance des chats en France est un phénomène de grande ampleur. …. il y aurait 11 millions de chats errants, soit presque autant que les chats en famille, dont le nombre était estimé à 13,48 millions en 20162. L’augmentation du nombre de chats au sein des foyers français est de 6,3 % en seulement deux ans. 29,7 % des familles en détiendraient au moins un. Cependant, dans le même temps, le nombre d’abandons a lui aussi augmenté…. » « Rapport One Voice – mai 2018 »

Ces exclus sont dans l’obligation vitale de trouver un peu de nourriture, dénicher un recoin où somnoler et échapper aux multiples dangers qui les guettent. Il leur faut rester constamment en alerte pour ne pas risquer d’être dévorés, mis en pièce, tués. Leurs ennemis sont partout, dans la nature et en ville, animaux (renards, chiens…) et …. certains d’entre nous, irresponsables, intolérants, égoïstes, cruels…

Nous avons un grand rôle à jouer pour les aider, notre indifférence étant leur pire ennemie.

Photo de Cristian Loayza

QUEL DEVENIR POUR UN ANIMAL TROUVÉ EN « ÉTAT DE DIVAGATION » ?

Vous avez déployé des trésors de patience et d’astuces pour l’attirer à vous et lui faire comprendre que vous ne lui voulez que du bien. Il vous est désormais possible d’agir pour lui apporter votre aide et tenter de lui éviter le séjour, source de stress, à la fourrière.

Il est identifiable et se laisse « manipuler » : Vous pouvez l’identifier grâce à son collier, son tatouage en contactant l’ICAD (Identification des carnivores domestiques), ou par la lecture de sa puce électronique par un vétérinaire. Ses propriétaires pourront alors être contactés pour venir le chercher. S’il est identifié au nom d’une association « chats libres »(donc stérilisé) vous pourrez lui rendre la liberté sur « ses terres ».

Il n’est pas identifiable – quelques actions peuvent être menées pour l’aider à retrouver son foyer, si tant est qu’il en ait un :

  • Demander à vos voisins et commerçants s’ils le connaissent.
  • Poser une affiche avec sa photo et sa description aux endroits de passage de votre commune
  • Contacter une association de protection animale de votre région disposant d’un refuge, laquelle vous aidera, soit en acceptant de le prendre (en fonction notamment des places disponibles), soit en vous conseillant
  • Tenter des recherches en postant une annonce sur les nombreux sites internet proposant des alertes « vu/trouvé/perdu ». A ce propos, l’ICAD met à disposition une application FILALAPAT* ainsi qu’une page d’entraide Facebook.

L’idéal serait bien entendu que vous en preniez soin chez vous le temps qu’il retrouve ses maîtres ou durant les recherches que vous aurez entreprises.

En ce qui concerne uniquement les chats , vous pouvez contacter l’association « Chats libres » de votre région et demander son accord pour l’identification de l’animal à son nom et la prise en charge du coût de la stérilisation. Si oui, l’association confirmera son accord au vétérinaire qui fera le nécessaire et se fera payer par elle. Vous pourrez ensuite remettre le félin en liberté. Si vous ne pouvez pas l’attraper, un des rôles de l’association est de le faire mais cela est fonction de plusieurs critères de budget, disponibilité etc…A voir avec elle.

Photo de EVG photos sur Pexels.com

*………dispositif permettant aux maires de faire capturer des chats non identifiés vivant en groupe puis de les relâcher sur le lieu de la capture, après avoir fait procéder à leur identification et stérilisation. Ce dispositif dit « chats libres » apporte une solution respectueuse de l’animal aux problèmes sanitaires et de protection animale tout en présentant l’avantage d’éviter à la fois les surcharges des fourrières et refuges et la recolonisation du site par de nouveaux chats.


S’il n’est pas identifiable, que vous n’avez pas le temps de vous occuper des recherches, et sans aucune solution « d’hébergement » même temporaire, il tombe -comme tous les chats et chiens en errance- sous le coup de la loi qui interdit la divagation d’animaux domestiques

Photo de eberhard grossgasteiger

Le maire étant responsable des animaux errants sur sa commune (article R 211-12 du Code rural), il a toute autorité pour demander, de lui-même ou sur signalement de ses administré(e)s, l’intervention d’un service de fourrière. Vous pouvez donc vous adresser à lui.

600 municipalités ont signé un accord avec 30 millions d’amis et se sont engagés à faire procéder à la capture, à la stérilisation et à l’identification des chats errants non identifiés, en état de divagation, sans propriétaire ou sans détenteur, préalablement à leur relâcher dans les mêmes lieux. La Fondation 30 Millions d’Amis prend alors en charge les frais de stérilisation et de tatouage des chats errants à hauteur de 80 euros pour une femelle et 60 euros un mâle.

Pourquoi ne pas les laisser divaguer et ne rien faire ?

  • Un chien s’adaptera difficilement à une vie de vagabond et sera forcément repéré tôt au tard par les services de la commune. Plus tôt il sortira de la rue, plus tôt il sera mis à l’abri des accidents et maltraitance, avec une chance d’être pris en charge par une association et proposé à l’adoption.
  • Pour les chats vivants dans la nature, il peut être plus difficile, voire douloureux, de les faire entrer dans un circuit que l’on sait dangereux de par une possible euthanasie en fourrière alors qu’ils parviennent à vivre en liberté. Gardons en tête les actions mises en place pour l’identification et la stérilisation des chats errants, ces derniers pouvant avoir une chance d’en bénéficier et garder leur liberté tout en limitant les naissances. Pour les chats vivants en ville, la réponse est évidente au vu de l’insécurité permanente qui leur est imposée.

Le voici maintenant aux portes d’une fourrière. Une fois la prise en charge de l’animal enregistrée par la fourrière, commence alors le décompte des huit jours ouvrés -10 ouvrables- dont dispose l’éventuel propriétaire pour récupérer son animal. Passé ce délai, il est considéré comme abandonné et devient la propriété du gestionnaire de la fourrière.

Photo de Helena Lopes

Durant ce laps de temps, la fourrière assure l’alimentation et les soins de l’animal. S’il est identifiable, elle a obligation de rechercher les propriétaires dans les délais les plus brefs .S’il ne l’est pas, c’est au propriétaire de se faire connaître. La fourrière ne lui restituera son compagnon qu’après l’avoir identifié, les frais étant à la charge de celui-ci. Dans un cas, comme dans l’autre, le délai court, les jours défilent.


Les 10 jours ouvrables sont passés. La vie de l’animal ne tient plus qu’à un fil, ténu, usé d’avoir été si souvent utilisé pour des milliers d’autres, au bord de la rupture, et très souvent c’est ce qui arrive.

Peu s’en sortiront. Après l’expiration du délai de garde, si le vétérinaire en constate la nécessité, il procède à l’euthanasie de l’animal. La nécessité ! souvent par manque de places, un choix doit être fait entre ceux qui ont le plus de chances d’être adoptés… et les autres, les trop malades, trop vieux, trop jeunes et donc trop fragiles, trop grands, ceux qui présentent des signes d’agressivité.

À ceux qui l’ignorent, plus ou moins 50 000 chiens et chats sont euthanasiés en France chaque année, selon les chiffres du ministère de l’agriculture et de la pêche. Un record en Europe ! (La dépêche)

Certaines associations refusent cette fatalité et se sont données pour objectif de sauver de l’euthanasie le plus possible de ces laissés pour compte en se rendant directement dans les fourrières pour ensuite les mettre à l’adoption une fois en état de l’être. Telle une jeune association située en région parisienne : AnimEgaux

Les plus chanceux pourront être cédés par la fourrière à titre gracieux à des fondations ou des associations de protection des animaux disposant d’un refuge et habilitées à proposer les animaux à l’adoption. La S.P.A. disposant de 63 refuges/maisons SPA, gère elle-même 28 fourrières facilitant ainsi le suivi de l’animal d’un établissement à un autre.

Ces animaux seront nos futurs compagnons ; ils se trouvent dans les refuges et nous attendent.


On ne saurait trop insister sur la nécessité* de les faire tatouer ou pucer, car pour ceux qui ne peuvent être identifiables, commence alors le compte à rebours inéluctable qui trop souvent mène à la mort. *Identification obligatoire pour les chats en France dès l’âge de 7 mois, si nés après le 1er Janvier 2012

 

 

 

 

 

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