
Sommaire : Quel devenir pour les animaux sauvages sortis de captivité ? Photo de Georges Desipris
« Pourquoi reconnaître des droits à l’animal implique-t-il nécessairement qu’on l’identifie à l’homme ? En dépit de nos différences, ne peut-on pas tout simplement lui accorder le droit de vivre, d’exister ? » – Théodore Monod
Dans mon article du 10 janvier dernier « Protection animale – ça s’est passé en 2019 », j’évoquais l’évolution de mentalité des populations vis-à-vis de l’enfermement des animaux sauvages et leur utilisation en tant que sujets de divertissement (cirques, spectacles de rue…). Sondage IFOP 2018

En France, quelques 200 cirques détiendraient entre 1500 et 2000 animaux non domestiques : tigres, lions, éléphants, zèbres, macaques… La France est en retard par rapport à nombre de pays qui ont déjà interdit ou limité l’activité », constate Alexandra Morette, de l’association Code Animal. L’Express – Liens en rapport : Législation sur les cirques dans le monde – Pays ayant banni les delphinariums
A ce jour, seuls deux cirques en France ont totalement renoncé aux animaux : le cirque Phénix et le cirque Joseph Bouglionne. Holydogtimes
Photo de sergio souza
Face au désaccord et à la désaffection du public de mieux en mieux informé des conditions souvent dramatiques dans lesquelles sont détenus les animaux sauvages destinés à nous divertir, face également à des interdictions d’installations prises par des communes soucieuses d’aller dans le sens d’une évolution sociétale, face encore aux actions d’alerte sanitaire et de maltraitance menées par des associations auprès des autorités, une réflexion et déjà quelques actions, son menées avec les principaux protagonistes afin d’en finir avec ce type de spectacles et donc avec la détention d’animaux sauvages.
Se pose alors la question du devenir de ces animaux le plus souvent recueillis dans des états sanitaires et psychologiques dégradés.
Qu’ils proviennent de cirques, spectacles de rue, zoos, delphinariums, laboratoires, ou même de particuliers, de nombreuses structures -sanctuaires/refuges- voient le jour dans le monde, pour offrir asile à ces animaux ayant vécu la majeure partie de leur vie, enfermés et bien trop souvent maltraités. Dans ces lieux d’accueil, de soins et d’attention, les animaux pourront enfin connaître leurs premiers moments de paix et d’autonomie.
En amont d’une décision de justice autorisant le retrait d’un animal sauvage d’un cirque ou autre lieu inadapté à ses besoins naturels et son bien-être, il y a le travail incessant de professionnels et associations du monde animal (dossiers argumentés, preuves de maltraitance, anticipation d’accueil sur site adapté, etc..) : une volonté inouïe de la part de tous ces acteurs, tirant toutes les ficelles à leur portée (actions en justice, presse, pétitions etc…) pour aboutir à leur objectif : la libération de l’animal.
En France, encore trop peu de refuges sont aptes à recueillir des animaux sauvages saisis suite à des décisions de justice : le refuge de l’Arche – l’association Tonga Terre d’Accueil et, prochainement, un sanctuaire pour éléphants, Elephant Haven, mais aussi La Tanière, le zoo-refuge de l’espoir”. L’association « Code animal a lancé une pétition pour la création de plus de structures adaptées.
La décision de justice autorisant le retrait de l’animal sauvage est le point de départ du sauvetage.
En fonction de son état de santé et des places d’accueil disponibles, l’animal sera soit dirigé soit vers un sanctuaire en France ou à l’étranger, qui peut n’être qu’une solution temporaire mais aussi définitive, soit vers un parc animalier, voire un zoo, le temps de lui permettre de retrouver un environnement qu’il n’aurait jamais dû quitter : le sien ou proche du sien.
Histoire de Dadou, Horus, Cersei et Thea, les lionceaux sauvés par la Fondation 30 Millions d’Amis et Tonga-Terre d’accueil, vivant aujourd’hui en liberté dans la réserve de Shamwari, en Afrique du Sud
Tout dernièrement, le lion Simba a pu bénéficier de cette incroyable chaîne de solidarité internationale. Retiré de captivité en Janvier dernier et confié à Tonga Terre d’Accueil (Saint-Martin-la-Plaine dans la Loire), il vit aujourd’hui en liberté dans un parc au Malawi.
Nous avons également tous entendu parler des ours Mischa (hélas décédé), Bony et Glascha retirés d’un couple les produisant dans des spectacles de rue. Bony est actuellement au Refuge de l’Arche qui, faute de place, n’a pu prendre Glasha qui, elle, se trouve désormais au Bear Park Black Forest situé en Allemagne, un sanctuaire membre du Réseau européen des centres de sauvetage (EARS) au même titre que le Refuge de l’Arche. 30 millions d’amis
Mischa, Bony, Glascha et Simba sont devenus bien malgré eux, les symboles de cette détresse, mais aussi des moyens et de la volonté déployés par les associations avec l’aide des autorités pour venir en aide à tous leurs congénères.
Liste des contacts par espèce animale pour signaler tout cas de maltraitance – 30 millions d’amis.
