
« Certaines ont défini l’homme comme « un animal qui rit ». Ils pourraient aussi le définir justement comme un animal dont on rit ». Henri Bergson
Sommaire : Introduction – la faune sauvage – les animaux d’élevage – les animaux familiers
Les animaux sont les premières victimes de la route en Europe. Selon une étude publiée dans Frontiers in Ecology and Environment combinant 90 enquêtes issues de 24 pays européens, ce sont près de 194 millions d’oiseaux et 29 millions de mammifères qui sont tués chaque année après avoir percuté un véhicule ou en étant écrasés. Le Parisien
La faune sauvage

Nous empiétons de plus en plus sur l’espace sauvage, domaine des animaux. Le réseau routier s’intensifie, les champs et forêts font place à l’habitat humain et ses besoins commerciaux. Les animaux sauvages et d’élevage pour la chasse (6 à 8 millions d’animaux, soit un quart des animaux tués à la chasse – source LCI), évoluent donc davantage à proximité des réseaux routiers ou ferroviaires.
Selon François Werner, la plupart des accidents se produisent au lever du jour ou à la tombée de la nuit, au moment où le gibier se déplace le plus. Un pic est observé à l’automne, en raison des battues et de la période du rut. «La forte densité humaine et la création de nouvelles voies de circulation expliquent aussi le nombre élevé d’accidents, observe Christine Saint-Andrieux, responsable scientifique à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. En Corse, par exemple, les collisions sont rares, alors que les sangliers sont très nombreux.» .
Sur l’ensemble du territoire, les principaux groupes touchés sont les oiseaux diurnes et nocturnes, les mustélidés (blaireaux, fouines, belettes….) , les renards, les léporidés (lièvres, lapins), les sangliers et les cervidés (cerfs, biches…). Les hérissons paient également un lourd tribu à la route. Les espèces de très petite taille telles que les amphibiens et les reptiles ne sont pas du tout relevées, ce qui peut s’expliquer par le délai très rapide de leur décomposition sur la chaussée et leur plus faible probabilité d’être détectées par les agents patrouilleurs, du fait de la vitesse de déplacement des véhicules. UMS patrimoine naturel. Les insectes ne sont pas pris en compte car impossible à chiffrer.

– Image par Kevinsphotos de Pixabay
En 2019, le nombre de collisions est globalement en baisse pour tous les groupes d’espèces. Un des effets des limitations de vitesse ?
En France, l’étude des collisions entre la faune sauvage et les véhicules est en expansion dans l’optique d’améliorer les infrastructures routières et ferroviaires afin de trouver des solutions pour diminuer le nombre d’accidents et leurs conséquences humaines, animales, d’en réduire le coût auprès des assurances et de maintenir un « stock » de gibier conséquent.
Plusieurs intervenants travaillent sur le sujet et mettent en place des initiatives permettant d’établir des statistiques qui, sans être parfaites, ont le mérite de pouvoir être traitées dans le but de trouver des solutions. Chaque intervenant a ses propres objectifs. Les associations animales sont les plus présentes sur le terrain avec 12 initiatives, 8 pour la structure publique, 3 pour la fédération de chasse et 2 pour la structure privée.
Les animaux d’élevage

Trou dans la clôture, portail laissé ouvert, fuite lors d’un transfert champs/étables etc.. il n’est pas rare que l’on trouve vache, moutons, poules… sur les routes de campagne, mais également sur les voies de chemin de fer. Un danger de mort pour ces animaux, car il est rare qu’ils en réchappent , mais également pour l’être humain. Chaque année, la presse fait état de ces collisions souvent spectaculaires, tel l’accident de septembre 2019 entre un troupeau de 12 vaches et un train. Bilan : mort de 11 vaches (France Bleue).
Si vous êtes un jour confronté à cette situation, contacter immédiatement la police/gendarmerie (faire le 17) qui vous donnera la marche à suivre en attendant que le nécessaire soit fait pour sécuriser la voie et les animaux concernés.
Les animaux familiers
Chats et chiens sont malheureusement nombreux à laisser leur vie ou être gravement blessés sur les routes et dans les rues. Je n’ai pu trouver aucune statistiques sur le nombre de ces victimes. Cela n’est pas étonnant car, lorsqu’il ne s’agit pas d’animaux errants, les accidents ont souvent lieu dans un rayon proche du foyer de leurs maîtres. Ces derniers peuvent alors leur venir en aide -quand c’est encore possible- ou hélas, les mettre directement en terre.

Il ne sera jamais assez dit de clôturer sa propriété et fermer le portail pour les chiens ayant accès à l’extérieur. Jamais assez martelé qu’en ville un chien doit être tenu en laisse.
Que si l’on a un chat, il faut sécuriser les fenêtres, les balcons pour leur éviter de tomber et se perdre dans les villes pour mourir sous les roues des voitures ou motos. Que lors de transports, il faut les maintenir dans une caisse sécurisée.
Ces comportements responsables ne sont hélas pas une généralité. L’inconscience tue chaque année un grand nombre d’animaux dont la vie aurait pu être facilement préservée. Cela devient de la négligence -sinon maltraitance- lorsqu’un second accident se reproduit dans les mêmes conditions, les maîtres ayant ignoré les mesures à prendre.
Liens utiles
- La Fondation 30 Millions d’Amis rappelle les bons réflexes à avoir lorsqu’on trouve un animal errant et blessé, qu’il soit domestique ou sauvage. Suivez le guide !
- SPA – Que faire lorsque l’on trouve un animal de compagnie mort
- ANIMALAXY – Autres conseils lorsque l’on trouve un chat (ou chien) blessé
La deuxième partie de ce dossier sur les collisions entre véhicules et animaux (mise en ligne le 4 décembre), traitera des solutions déjà mises en place, en cours de test, et encore à l’étude pour limiter ces accidents. : Part.2 – Quelles solutions ?
