L’animal exploité puis repudié : les dessous des paris

“L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir, mais à le permettre.”  Antoine de Saint-Exupéry


Les combats entre animaux, imaginés et organisés par l’homme au fil des temps, touchaient pratiquement toutes les espèces animales. Bien qu’interdits dans de nombreux pays, certains perdurent dans la clandestinité, occasions de paris sur le vainqueur. Liste source Wikipédia. En France, au XIXe siècle, on pouvait notamment légalement parier sur des combats entre un chien et des rats -dans des ratodromes- avec tous les raffinements que l’on peut envisager. Aujourd’hui, sont toujours autorisés les combats de coqs et, puisque dans les arènes meurent régulièrement des chevaux (environ 200 chaque année) sous les cornes des taureaux terrifiés, les corridas.


Dorénavant, les droits des animaux font partie de l’actualité grâce au travail incessant et aux campagnes de communication des associations de protection animale à travers le monde. Cependant, les résistances sont fortes, aidées en cela notamment par l’attrait du profit, la méconnaissance des faits et l’indifférence.

Qu’en est-il de l’animal cible des parieurs ? Lorsque des animaux sont élevés dans le seul but de rapporter des gains à leurs propriétaires, leur fin de « carrière » -comme il se dit- ne laisse malheureusement que peu de place à l’espoir de leur voir finir leurs jours libres et heureux. Pour une majorité d’entre eux, la seule chance consiste à être remis à une association qui pourra soit leur trouver des adoptants, soit les recueillir à vie dans un refuge.


LES COURSES HYPIQUES

Dans le monde, de nombreux chevaux dits réformés, sont transformés en viande de boucherie. En France, chaque année, près de 10 000 chevaux réformés, dont une grande majorité de trotteurs, sont tués dans des abattoirs pour l’une ou l’autre des raisons suivantes : trop vieux pour participer aux courses, manque de performance sur les pistes, inaptitude physique, propriétaire qui ne dispose plus de ressources financières suffisantes. Le magazine des animaux

Pourtant, un cheval peut vivre entre 25 et 30 ans. Il débute sa carrière de cheval de course à 3 ans, celle-ci pouvant durer, selon les cas, entre 3 et 9 ou 10 ans. Ensuite, le pire peut arriver.

De nombreuses associations se vouent au sauvetage et à la rééducation des chevaux, leur évitant ainsi la boucherie. Elles leur réapprennent à vivre normalement, car oui, il est possible de ne pas courir toujours en ligne droite…, puis tentent de leur trouver des adoptants qui sauront en prendre soin.

Une exception : Depuis 30 ans, les chevaux de la Garde Républicaine n’ont plus à se faire de soucis. Ils sont récupérés par une association qui possède des écuries près de Lisieux. Lien vers ce paradis


LES COURSES DE LEVRIERSle calvaire des lévriers greyhounds 

Tout comme c’est le cas pour la corrida, le principe des courses de lévriers est remis en cause par les défenseurs des animaux au niveau international. Ils pointent du doigt la façon dont sont traités la plupart des chiens (entraînements forcés intensifs accrochés derrière une voiture en marche par exemple ; conditions de vie déplorables ; mise à mort pour ceux qui ne courent pas assez rapidement, qui ont « déshonorés » leurs propriétaires ou qui sont devenus trop vieux pour participer à des courses ; utilisation d’animaux vivants en tant que leurres…). Fantasy League

Image par David Mark de Pixabay

Vidéo de 30 millions d’amis (attention images difficiles)

Ce commerce génère des sommes colossales : En Angleterre (principal organisateur avec l’Irlande), sur un an 2,5 milliards de livres (environ 2,9 milliards d’euros) grâce aux paris et plus de 2 millions de spectateurs par an (selon la GBGB).  Plus de 35 000 lévriers sont utilisés puis massacrés chaque année pour l’industrie des courses Outre-Manche. Surentraînés, surexploités, souvent drogués, ils finissent leur « carrière » tués dans des conditions horribles, revendus pour la vivisection ou pour leur viande en Asie. 30 millions d’amis.

En France, les paris sur les courses de lévriers sont interdits. A Londres où l’on trouvait 20 cynodromes, les courses de lévriers ont pris fin en 2017, « victimes » de l’évolution des mentalités et de la flambée des prix de l’immobilier, mais elles perdurent dans d’autres villes. En Argentine, la loi interdisant les courses de lévriers a été votée en novembre 2016. Aux États-Unis, en 2018, 39 états américains ont banni les courses de lévriers contre 7 à les autoriser. En Australie par exemple, l’état de Nouvelles Galles a totalement interdit ces courses depuis le début du mois de juillet 2017.


Des associations de protection animale oeuvrent d’arrache-pieds pour aider ces animaux. Elles dénoncent mais aussi proposent des solutions pour sauver ceux qui n’ont plus leur place dans les cynodromes. Tout comme les chevaux, il existe des refuges pour lévriers réformés avant adoption. Trop peu hélas en bénéficient.


LES COMBATS DE COQS – « Spectacle » légal / paris clandestins

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il est encore autorisé en France l’organisation de combats de coqs. Ces joutes sanglantes sont bien légales et les cris d’encouragement, de colère, de joie des spectateurs bien réels ! Cela vous fait penser aux corridas ! Vous ne vous trompez pas. Tout comme la corrida, le sang, la douleur et la mort sont ici légalisés.

Les combats de coqs, considérés par certains comme un « loisir » consistent à faire s’affronter deux coqs préparés aux combats dans un gallodrome.

Ces animaux subissent un conditionnement et un entrainement drastiques puis, équipés d’armes redoutables fixés sur les moignons de leurs ergots coupés ou émoussés entre 12 et 14 mois, partent au combat, le plus souvent à mort. L’utilisation de moyens biochimiques (injection d’hormones mâles, etc.) est aussi dénoncée. Pour en savoir plus : Association Stéphane LamartWikipedia

Photo https://pixabay.com/fr/users/no-longer-here-19203/

Cette pratique très ancienne reste minoritaire en France, elle se pratique uniquement dans les Hauts de France et régions d’outre mer (comme La Réunion, dans les Antilles françaises, mais aussi en Polynésie française) au nom du patrimoine culturel de ces régions ! Pourtant, difficile de trouver l’origine de ce patrimoine commun entre ces régions ! Par ailleurs, des combats de coqs clandestins ont lieu en dehors de ces régions, pour répondre à la demande des amateurs (!) et enrichir les organisateurs. En 2019, en Gironde, deux hommes ont été condamnés pour ces faits. Le procès, pour « création d’un gallodrome« , « tenue d’une maison de hasard« , et « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal« , constituait une rare affaire de combat de coqs portée devant la justice dans le Sud-Ouest.

On dénombre encore 27 pays où des combats de coqs sont encore organisés légalement, avec paris clandestins et/ou légaux. La France reste un des trois derniers bastions européens de cette pratique.


LES COMBATS DE CHIENS – « Spectacle » et paris clandestins

Image par Ulrike Leone de Pixabay

Bien entendu, je ne peux pas ne pas évoquer les combats de chiens clandestins, lesquels comme les combats de coqs génèrent de gros revenus clandestins. Maltraitance et misère sont le lot quotidien de ces animaux, faisant souvent l’objet d’élevages clandestins et de vols.

Mais ici, la Loi est de leur côté, car ces pratiques sont interdites et peuvent être dénoncées. Hélas, beaucoup trop passent au travers.

N’hésitez pas à faire un signalement pour leur venir en aide – composez le 17 ou le 112 si cela nécessite une intervention immédiate ou contactez l’une des associations suivantes : 30 million d’amis (01 56 59 04 44), l’association Stéphane Lamart (01 44 75 00 47), la Fondation Brigitte Bardot (01 45 05 14 60), la Brigade Animale Bénévole par Facebook


«Une seule santé, une seule planète ». C’est le leitmotiv du concept « One Healt ». Tout comme les chercheurs dans le domaine médical sont de plus en plus conscients de la probable nécessité de ne plus aborder séparément les santés humaine, animale et celle des écosystèmes (20 minutes planète), ne serait-il pas temps de créer le concept « Une seule éthique ».
Image par Bee Iyata de Pixabay

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